Consommation À la conquête d'un nouveau monde
Si les marchés traditionnels s'érodent, de nouvelles perspectives s'ouvrent pour la filière...
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Si les marchés traditionnels s'érodent, de nouvelles perspectives s'ouvrent pour la filière...
Fin juin, l'Astredhor a organisé son assemblée générale annuelle, à l'issue de laquelle une rencontre a été proposée entre l'Institut technique et Val'hor (voir notre newsletter du 30 juillet dernier et sur www.lienhorticole.fr rubrique "actualités").À cette occasion, Aline Haeringer, chargée de mission économie à Val'hor, a proposé une courte intervention sur le thème « Opportunités liées aux nouveaux comportements d'achat des consommateurs ». Objectif : rappeler que, certes, le marché souffre d'un recul des achats en végétaux d'ornement et d'arbitrages vers des produits moins chers, mais que l'on voit se dessiner des tendances qui doivent permettre d'explorer de nouveaux horizons.Premier point mis en avant, le « fait maison » se développe. De la même manière, les Français affirment avoir envie de jardiner, par goût plus que pour des raisons financières. Une enquête récente montre que 73 % des projets de bricolage et jardinage sont réalisés par les Français eux-mêmes, par envie plutôt que par nécessité. Ils ont donc envie de faire, de créer. Par contre, leur connaissance des végétaux est moyenne à faible, il ne faut donc pas hésiter à leur proposer des produits prêts à l'emploi.
Une volonté de raccourcir les circuits « Les NTIC (nouvelles techniques de l'information et de la communication) pourraient accompagner la consommation, estime Aline Haeringer, donner des sources d'inspiration, des idées de résultat, mais aussi aider les professionnels dans leur stratégie de vente. Le site internet americanhort.org propose ainsi des vidéos pour les vendeurs en jardinerie. »La consommation collaborative, le troc, l'échange de semences, l'achat direct au fabricant pour raccourcir les circuits et pour faire des bonnes affaires, donner une seconde vie aux produits, toutes ces tendances sont dans l'air du temps. Et se vérifient sur le terrain, puisque les producteurs, en France, réalisent 27 % de leur chiffre d'affaires en vendant directement aux particuliers. Les jardins partagés ont aussi la cote, tout comme le crowdfunding (financement participatif), qui ne concernait au début que le secteur de la musique, mais qui se développe désormais dans de nombreux secteurs d'activité. Le 28 mai dernier, une ordonnance est sortie, visant à organiser cette pratique. Environ 3 % des Français y ont eu recours et 30 % seraient intéressés. Un fleuriste, un horticulteur et deux entreprises du paysage y ont déjà fait appel (l'un pour un projet appelé Bio Labyrinthus).Enfin, les Amap (associations pour le maintien d'une agriculture paysanne) sont connues de 37 % des jardiniers urbains et se développent rapidement. Le bio connaît aussi une forte croissance : + 9 % en 2013. Et « 59 % des Français considèrent qu'on doit faire du développement durable même si l'économie doit en pâtir ». Quitte à voir leurs revenus baisser ? On peut s'interroger. Et se dire aussi que toutes ces tendances ne feront pas forcément l'économie de demain. Mais elles y contribueront sûrement plus ou moins...
P.F.
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